Discours 1 an ❤️‍🩹

Papa

Le temps s’est arrêté.

Les jours, les semaines, les mois sont devenus fictifs. Juste une date sur un agenda mais sans notion de réalité.

Je t’ai vu hier en FaceTime avec Billie tu étais à Marbella avec un cigare sur la terrasse en train de faire une réussite. C’était au mois d’octobre. Je t’ai appelé comme presque tous les soirs pour que tu racontes l’histoire des trois petits cochons à Billie avant de l’endormir. Seul toi sait mettre l’intensité du loup qui souffle sur les maisons donc évidemment on s’en remet à toi pour ce genre d’exercice. C’était hier.

Depuis, les jours se suivent, on se lève on avance, on rempli nos rôles et nos obligations. Mais ce monde dans lequel tu n’es plus n’est pas réel.

Est ce qu’il le deviendra ? Est ce qu’on va se réveiller demain et on réalisera que ces jours fictifs ont finalement fini par former une année.

Je ne sais pas. Tu n’es plus là mais tu es partout et je t’ai vu hier.

Je t’ai aussi vu en rêve plusieurs fois tu entres comme un invité dans une histoire sans queue ni tête et soudain je ne rêve plus. L’histoire s’arrête et je te parle je te serre et on se dit qu’on s’aime et qu’on se manque terriblement.

Je te vois aussi en moi très souvent. Dans un jeux avec mes enfants, dans mon sens de l’humour, dans ma façon de parler et de raconter une histoire. Tu es la bien réelle à l’intérieur de mon être. Il m’arrive d’exagérer ce trait de ma personnalité et de te mimer pour te faire exister plus fort encore.

Je te sens aussi dans un vent qui souffle anormalement fort c’est toi, une plume devant la classe de ma fille, dans l’entrée de mon appartement c’est toi, ta chanson qui passe à la radio au moment où j’entre dans ma voiture c’est toi. Tu t’invites souvent dans la réalité et je te parle et je te dis que je t’aime et que tu me manques terriblement.

Je crois aux âmes, aux esprits qui viennent nous rendre visite, aux signes. Mais Si tu es si présent ici cela veut peut être dire que tu ne nous as pas encore quitté. Que tu n’es pas encore là haut.

J’aimerais que tu restes encore mais je sais que nous allons devoir te laisser partir. Alors je veux te dire que ça va aller.

Je veux que tu saches qu’on a assez de toi en nous pour survivre toute une vie parce que tu as existé tellement fort en chacun de nous que ta présence résonnera pour l’éternite.

Pars serein. Ca va aller. On viendra te voir au cimetière pour te raconter les grands événements de nos vie que tu auras manqué physiquement. On arrêtera jamais de te raconter ce que tu as manqué mais on le vivra toujours avec toi.

Je suis si fière d’être ta fille.

Tout le monde te raconte, tout le monde a une anecdote sur toi, tout le monde sait quel homme extraordinaire tu étais.

Tu es une légende mon père.